Le glissement de terrain à Blatten n’est pas un incident isolé – comment les marchés immobiliers réagissent-ils ?

Le 28 mai 2025, un éboulement et glissement glaciaire massif s’est produit dans le Lötschental, en Valais : une partie du Kleines Nesthorn s’est effondrée, libérant environ neuf millions de tonnes de roches et de glace. Le village de Blatten a été largement enseveli et la population a dû être évacuée. Cet événement dramatique illustre à quel point les dangers naturels peuvent soudainement causer des pertes dévastatrices d’infrastructures et de logements — et pose de nouvelles questions pour le marché immobilier dans les régions alpines exposées.

L’éboulement de Blatten le prouve : les dangers naturels ne sont pas rares dans les Alpes — et influencent de plus en plus les marchés immobiliers dans les zones à risque.

Augmentation des événements naturels dans les Alpes

Le glissement de terrain de Blatten restera dans les mémoires, notamment parce qu’il ne s’agit pas d’un incident isolé et qu’il est peu probable qu’il le reste. Des événements comparables se sont produits à Brienz GR (important glissement de terrain en 2023 ; activité rocheuse avec évacuation en octobre 2024) ou à Kandersteg BE, où la démolition imminente de la “Spitzen Stein” suscite des inquiétudes.

Réactions des marchés immobiliers jusqu’à présent

Comment évoluent les marchés immobiliers dans les zones à risque ? Le marché des appartements de vacances dans les Alpes suisses est-il globalement affecté ?

Selon un rapport de Wüest Partner, entre 2022 et 2024, seuls onze biens immobiliers de la classe de risque 5, la plus élevée en matière de laves torrentielles, ont été vendus. Bien que ces données soient limitées, les prix de ces propriétés étaient en moyenne 30 % inférieurs à ceux de propriétés comparables situées en dehors des zones de danger. Dans les classes de risque 3 et 4 (risque moyen à élevé de laves torrentielles), la baisse des prix a été nettement plus faible, à savoir 0,6 % seulement.

Dans l’ensemble, les chiffres montrent que pour tous les risques naturels enregistrés (inondations, ruissellement de surface, glissements de terrain, avalanches, laves torrentielles), les baisses de prix dans les zones 3 et 4 (risque faible à moyen) n’ont été que de 0,6 % à 1,4 %.

Un paradoxe remarquable peut être observé dans le domaine du danger d’avalanche : dans les zones de danger 3 et 4, les prix ont augmenté jusqu’à 8,1 % au cours de la période examinée. Seule la zone 5 a enregistré une baisse de prix de 4,9 %. De nombreux biens immobiliers concernés sont situés dans des endroits attrayants avec des vues spectaculaires. Pour de nombreux acheteurs potentiels, l’expérience résidentielle ou de vacances l’emporte apparemment sur le risque perçu. Cette évolution souligne également la grande stabilité du marché des résidences secondaires en Suisse.

Conclusion

Il ne faut pas s’attendre à un effondrement général du marché des résidences secondaires dans les Alpes à l’heure actuelle. Néanmoins, le glissement de terrain de Blatten a attiré l’attention des médias et a considérablement accru la sensibilisation aux risques naturels, tant au sein de la population que parmi les autorités et les institutions financières. Il faut donc s’attendre à ce que les conditions cadres pour l’achat de biens immobiliers (y compris des zones de danger plus précises et des critères de prêt plus stricts) deviennent plus strictes à l’avenir.

Une chose est sûre : Les risques naturels – en particulier les laves torrentielles – restent un problème majeur pour les régions de montagne et posent des défis aux acteurs concernés à de nombreux niveaux.

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Philemon
Gyger
Real estate specialist with passion